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fatigues du siège, tomba malade de la fièvre et dut peu de jours après abandonner le commandement pour se retirer à Karikal, où il mourut le 24 janvier. Ce fut une perte irréparable ; il avait apporté dans la direction du siège un esprit de clairvoyance, de décision et d’autorité qui manquèrent à ses successeurs lorsqu’il fallut appliquer le traité et en tirer tous les fruits.

Une première faute fut de n’avoir pas pris possession de la ville pendant quelque temps ; l’ennemi ne se sentit pas vaincu. Ananda nous apprend que, si l’on se montra si accommodant, ce fut pour ne pas déplaire à Shao Raja, roi des Marates et de la même famille que Prapatsing ; on craignit, en usant de violence, de le jeter dans le parti de Nazer j. Si valable que soit cette excuse, nos ménagements eurent pour résultat d’encourager le roi à traîner en longueur les versements qu’il devait faire ; fin janvier, il n’avait encore payé que 7 lacks en or, argent, joyaux et pierres précieuses et chaque fois en petites quantités. Dancy, qui commandait intérimairement nos troupes, n’osait prendre aucune initiative et, par crainte de Shao, Chanda S. retiré avec ses troupes à trois milles de Tanjore, ne savait non plus à quoi se décider. On perdit ainsi tout le mois de janvier, sans exercer la moindre contrainte sur le Tanjore et sans marcher sur Trichinopoly. Nos officiers et nos troupes, n’ayant plus à se battre et victimes de la dysenterie ou de la fièvre, demandaient à revenir à Pondichéry. La mort de Shao, qui survint sur ces entrefaites, mit un terme à nos indécisions.

Dupleix et Chanda S. convinrent de reprendre le siège de Tanjore, si fâcheusement interrompu. Dupleix demanda alors qu’au cas où la ville tomberait aux mains des alliés, on y arborât le pavillon français et qu’on l’échangeât ensuite avec Chanda S. contre 400 nou-