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au cours des fêtes avec Muzaffer j. et Chanda S., on convint qu’il mettrait à leur disposition 800 blancs, 300 cafres ou topas avec 24 officiers et qu’on leur donnerait un train d’artillerie proportionné aux entreprises : toutes les dépenses devant nous être remboursées. Avec ces troupes, on devait tout à la fois reprendre Trichinopoly à Mahamet Ali et placer Muzaffer j. sur le trône du Décan. Ainsi, loin de se réduire au but initial pour lequel ils avaient été conclus, les accords du 13 juillet allaient aboutir à une action lointaine et indéfinie dont Dupleix lui-même eut été fort embarrassé de supputer les conséquences.

Ces dispositions prises, Muzaffer j. et Chanda S. quittèrent Pondichéry, le premier vers le 10 octobre, le second le 28 et rejoignirent le gros de leurs troupes, à quatre lieues de nos limites, du côté de Valdaour. On a incriminé, peut-être à tort, le long séjour de Chanda S. à Pondichéry. Outre qu’on n’improvise pas un plan de campagne en quelques jours, il fallut aussi tenir compte de l’attitude des Anglais. Après la bataille d’Ambour, alors qu’ils n’avaient pas encore repris possession de Madras, leur gouverneur, Floyer, résidant à Fort St-David, avait adressé ses félicitations à Chanda S. et l’avait reconnu comme nabab d’Arcate, mais ces bonnes dispositions ne durèrent pas longtemps. Le triomphal accueil que le nouveau nabab reçut à Pondichéry et les diverses concessions dont il nous gratifia ouvrirent les yeux de nos concurrents ; ils commencèrent à craindre pour leur commerce et, par une réaction naturelle, ils résolurent de soutenir son rival Mahamet Ali. Le contrat qu’ils passèrent avec lui fut le même que le nôtre avec Chanda S. ; Mahamet Ali promit de payer les troupes mises à sa disposition. Et dès le mois d’octobre, le