Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’île de Divy avec 30 lieues de terre aux environs, d’un revenu brut annuel de 800.000 rs. L’île de Divy, sur la valeur de laquelle on se faisait d’ailleurs des illusions, était revendiquée depuis plus de vingt ans par les Anglais.

Dupleix se rappela-t-il en la circonstance les ordres de la Compagnie qui interdisaient aux gouverneurs de Pondichéry de se prêter à toute politique d’agrandissement territorial ? Il est permis de le supposer ; mais les succès remportés par nos armes avaient été si faciles qu’on pouvait espérer qu’ils plaideraient d’eux-mêmes en leur faveur, en considération des avantages obtenus. Même les plus désintéressés ne ferment pas leur porte à la fortune et la Compagnie de France ne pouvait rester insensible aux richesses qui s’offraient à elle presque sans risques et sans efforts. Le seul point noir de la situation était l’appui qu’il fallait continuer de prêter à Muzaffer j. et à Chanda S., pour les mettre en pleine possession de leurs états ; s’ils n’arrivaient pas à triompher de leurs compétiteurs, toutes les concessions dont on venait de nous gratifier n’avaient aucune valeur ; c’étaient autant d’édifices dans les nuées. Ce fut le mérite ou, d’après d’autres, l’erreur de Dupleix d’avoir engagé sa politique sur des données aussi incertaines que la victoire définitive de deux princes, présentement sans royaume, et dont les faveurs mêmes, tirées sur l’avenir, pouvaient être protestées par les événements. Mais sans doute Dupleix espérait-il terminer la partie avec autant de rapidité qu’il l’avait engagée et mettre la Compagnie en présence de faits devant lesquels chacun s’inclinerait.

Quoi qu’il en soit, à la suite de conférences qu’il eut

    nos territoires et des territoires anglais. En allant de Pondichéry à Counitchampet, notre aldée la plus éloignée du côté de l’ouest, (27 kil.), on sort trois fois du territoire français.