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DUPLEIX
ET
L’INDE FRANÇAISE


CHAPITRE PREMIER

La trésorerie de Dupleix.


Lorsque Dupleix apprenait à la fin de mai 1749, que la paix venait d’être rétablie avec l’Angleterre, il ne se doutait pas que moins de six mois plus tard il se trouverait de nouveau engagé avec ses voisins dans la plus étrange guerre qui ait illustré nos annales coloniales. Le traité d’Aix-la-Chapelle semblait avoir assuré des rapports cordiaux entre les deux nations et il n’y avait aucune raison de penser que l’Inde, où leurs ambitions étaient si lointaines et si mal définies, pouvait devenir, en dehors des compétitions européennes, un champ de bataille particulier pour leurs appétits ou pour leurs intérêts. On ne considérait pas encore les colonies comme une partie essentielle de l’organisme national et tout ce qui s’y passait n’intéressait guère que les chercheurs d’aventures et quelques armateurs, minorité peu influente. Ce fut cette indifférence qui permit la guerre. Dupleix, entraîné à l’action par des circonstances imprévues, compta sur l’insouciance de l’opinion pour