CHAPITRE XIV
Le traité d’Aix-la-Chapelle et la rétrocession de Madras.
On a vu qu’au moment où s’organisait l’expédition de Madras, le nabab d’Arcate nous l’avait en quelque sorte interdite et, une fois accomplie, nous avait demandé de lui restituer la place, comme lui appartenant par droit de suzeraineté. Ce fut pour n’avoir écouté ni ses avertissements ni ses réclamations que s’engagea la guerre dont la victoire de l’Adyar détermina une issue que les vainqueurs eux-mêmes n’avaient pas prévue. Battu et honteux, le nabab avait fini, après de longues tergiversations, à se résigner à la paix (février 1747).
D’après cette paix, nous restions possesseurs de Madras, mais le pavillon mogol devait y rester arboré pendant huit jours, comme pour bien affirmer les droits du nabab. Madras n’était donc pas une possession française, absolument libre de charges et de revendications. Dupleix, qui comprenait à merveille les inconvénients d’avoir côte à côte deux établissements aussi importants, qui s’affaibliraient mutuellement par leur concurrence, avait essayé