Courton — ce dernier chef à Mazulipatam — pour demander réparation à l’avaldar ou gouverneur de la ville. La résolution prise à quatre heures du soir fut exécutée le jour même ; à huit heures, Dupleix et Courton s’embarquaient sur des chelingues avec un détachement de 70 soldats commandés par trois officiers et arrivaient le lendemain à sept heures devant Porto-Novo. Mais déjà l’avaldar était prévenu et avait pris quelques mesures de défense. Dupleix et Courton lui firent demander de leur remettre les deux conseillers. Pendant que l’on négociait, un soldat maure s’avisa de tirer son sabre pour couper la tête au lieutenant Tancarville ; celui-ci para le coup avec le canon de son fusil et aussitôt après tua le soldat. Ce fut le signal d’une mêlée générale ; de part et d’autre on en vint aux mains ; nous eûmes deux soldats tués et trois blessés, les pertes des Maures furent de dix-huit tués et plusieurs blessés. Nos hommes pénétrèrent dans la maison du gouverneur tandis que lui-même fuyait par une autre porte, et se saisirent de son homme d’affaires. On le retint prisonnier et les négociations reprirent. Elles aboutirent le lendemain au résultat poursuivi : l’avaldar rendit les deux régidors de Bargaret qui, sans notre intervention, auraient « mal passé leur temps », et les Français remirent à l’avaldar son homme de confiance. Après cet exploit, le détachement français rentra par voie de terre à Pondichéry, qui est à dix lieues de Porto-Novo.
Au mois de décembre 1728, le Conseil ayant besoin de vendre des matières d’argent, pour faire des avances à ses marchands et n’en trouvant pas à Pondichéry un prix qui lui convint, décida d’envoyer Dupleix à Madras pour essayer d’en vendre autant qu’il pourrait en de meilleures conditions. C’était une mission comme le Conseil en don-