Afin d’assurer la navigation qui, de Surate à Calicut, était constamment menacée par les Angrias, Dupleix eut désiré avoir à sa disposition un navire d’Europe qui fit le commerce de Chandernagor à Surate, et il en fit la proposition à la Compagnie. À son avis, les Maures et Arméniens trouvant plus de sécurité dans un navire de ce genre y chargeraient plus volontiers et l’on couvrirait aisément les frais, sans compter que la réputation de la Compagnie en serait singulièrement accrue et fortifiée. Dupleix faisait au surplus observer que les Anglais qui, beaucoup plus que nous, avaient souffert des méfaits des Angrias, ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes de leurs mésaventures ; ils leur vendaient des armes et les Angrias trouvaient aisément à écouler, même à Bombay, le produit de leurs pirateries. La Compagnie ne fut pas en principe, opposée aux vues de Dupleix ; mais elle laissa au Conseil supérieur le soin de se prononcer, déclarant par avance que s’il croyait pouvoir disposer d’un vaisseau pour Surate, elle n’y ferait pas obstacle, à condition toutefois que ce vaisseau fut revenu à temps à Pondichéry pour effectuer son voyage de retour en Europe. Dumas, devenu ainsi l’arbitre de la situation, informa Dupleix qu’il eut été fort aise de mettre un navire à sa disposition dès l’année suivante, mais les arrangements pris avec les négociants l’en empêchaient. La vérité est que Dumas ne pensait pas que l’opération put faire ses frais si le voyage s’effectuait dans les délais prescrits par la Compagnie,.
Il y eut aussi des armements pour Mascate et les Maldives. Le « Fortuné », vendu à Moka par la Gâtinais, fut racheté par Dupleix et bientôt après revendu à l’ambassadeur du chérif de la Mecque pendant son séjour au Bengale. Il semble que ce personnage ait été quelque peu encombrant et que Dupleix se soit efforcé de le mettre surtout en rapport avec les Anglais.
Les expéditions d’usage furent faites pour Pondichéry par différents navires, dont le « Saint-Joseph », le « Fort-Louis », le « Maure », le Saint-Pierre », le « Saint-Benoît », l’ « Alcyon », l’ « Indien ». Le « Fort-Louis » construit au Pégou et acheté