Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’étranger, particulièrement en Allemagne ; ce recrutement était en général très défectueux ; les recrues, en arrivant à Pondichéry, manquaient à la fois de préparation militaire et de discipline. Toutes les troupes étaient placées sous les ordres du gouverneur, assisté d’un major-général qui exerçait l’autorité effective ; en 1722, ce major était Boutteville ; il mourut en 1726 et fut remplacé par Simon de la Farelle qui avait pris une part importante à l’expédition de Mahé. On n’employait pas encore de contingents indiens, mais seulement des topas, métis d’Européens et d’Indiens. En 1723, il n’y avait encore que quatre compagnies, dont trois à Pondichéry et une à Chandernagor. Chacune d’elles était composée de 80 Français et de 40 topas. Il n’existait de garnison, même réduite, en aucun autre comptoir. Le dépôt des troupes était en France à Lorient, devenu depuis le 9 août 1719 le port exclusif de la Compagnie. C’est là que ses officiers recevaient l’enseignement technique dans une école où l’on enseignait les sciences, les arts, l’hydrographie, le dessin et même l’écriture.


L’administration de Lorient formait un département indépendant placé sous les ordres d’un directeur, qui cumulait ses fonctions avec celles de commandant de la Marine. Une ordonnance de 1723 créa toute une organisation qui ne tarda pas à faire de cette ville une place très importante ; toutes les affaires maritimes et la plupart des affaires commerciales y furent centralisées. Dès 1720, la flotte de la Compagnie s’élevait à plus de 100 navires de tout tonnage ; ceux que l’on construisit sous l’impulsion de Law furent faits trop hâtivement et firent peu d’usage. En principe, un navire durait 14 ans et devait faire 6 grands voyages. Ceux qui furent mis à la mer dans la