mutation eut lieu peu de temps après que Dirois eut remplacé la Blanchetière comme directeur du Bengale. Les Jésuites crurent pouvoir en imposer au nouveau venu et se servir de la pastorale de 1698 pour ne plus faire le service divin comme aumôniers dans la chapelle de la loge. Dirois ne l’entendit pas de cette façon et exigea d’eux non seulement qu’ils célébrassent l’office divin à la loge mais que le curé y vint coucher et y chantât les vêpres les dimanches et jours de fête.
Le Père refusa. Le P. Legac[1], provincial de la mission à Pondichéry, saisi de l’incident, confirma les ordres de Dirois. Nouveau refus du P. Pons. Dirois ne fut pas embarrassé, il commença par retirer aux Jésuites la paie d’aumônier qu’ils touchaient annuellement, puis, s’appuyant sur l’article 30 de l’édit de 1664, il décida de faire desservir la loge et la paroisse par un prêtre italien de l’ordre des Théatins, le P. Albert Saldin. Le R. P. de
- ↑ Le Gac (Étienne), né à Brest le 23 juillet 1671, arriva dans l’Inde en 1702. Fut supérieur général de la mission de 1732 à 1737. Mourut à Krishnabouram le 3 avril 1738.
et Pons auraient monté l’observatoire de Jeypore. Nous pouvons accorder qu’ils le mirent sur un pied plus effectif ; mais, d’après leur propre lettre, il est clair qu’à leur arrivée à Jeypore, l’observatoire était suffisamment équipé. Les deux Pères quittèrent Jeypore le 17 décembre 1734. À Agra le P. Boudier resta trois mois malade. Ils quittèrent Agra le 22 janvier 1735.
Les observations astronomiques du P. Boudier vont de 1731 à 1735 et ont été imprimées. Trois lettres du P. Boudier de 1737, 1752 et 1753 sont conservées à la bibliothèque de l’Observatoire de Paris. (D’après le P. Besse, de la mission de Trichinopoly, Revue historique de l’Inde Française, 1918, p. 189).
Le P. Pons, né au diocèse de Rodez le 6 décembre 1698, se trouvait au Tanjore en 1726. Le 15 janvier 1731 il était supérieur au Bengale. En 1733, il se rendit à Agra et à Jeypore en compagnie du P. Boudier pour y faire des observations astronomiques. Revenu dans le sud, on le trouve à Karikal en 1740. Il composa une grammaire sanscrite et un traité de la poésie sanscrite qu’il envoya en Europe en 1739. Il mourut en 1752 ou 1753.