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la fabrication était terminée. Afin toutefois de faciliter les opérations de Dupleix, Dumas promit de lui envoyer pour 1739 des lingots au titre de la roupie sicca ; il n’y aurait plus qu’à les transformer en cette monnaie et lui en donner l’empreinte, mais, ajouta-t-il, ce sera peut-être un nouveau sujet de dispute avec les monnayeurs de Mourchidabad et puisque celui qui a fondu nos roupies pour en faire des lingots, a bien eu l’adresse d’y introduire un nouvel alliage qui en a altéré le titre, il aura bien encore celle de faire la même chose lorsqu’il fera l’essai de nos lingots au titre de la roupie sicca[1].

Les observations de Dupleix ne furent pas toutefois perdues de vue à Pondichéry ; Dumas tenait essentiellement à assurer le cours de ses roupies par les moyens les plus honorables.

Au début de 1739, Dupleix lui ayant envoyé un petit lingot de 20 roupies siccas, pour servir de règle aux envois du Conseil supérieur, il répondit qu’il enverrait désormais au Bengale des lingots du poids de 1.000 roupies siccas. Néanmoins d’autres lingots également envoyés au Bengale à titre d’épreuves se trouvèrent inférieurs au titre des roupies de Pondichéry. Sans doute ceux qui, à Mourchidabad, avaient été employés à la vente avaient trouvé le moyen de soustraire des roupies et de substituer de l’alliage à la place. Le Conseil supérieur put appuyer cette supposition par des preuves incontestables ; pour établir la différence, il lui restait encore en dépôt des roupies de l’envoi de 1737. Afin d’éclairer le Conseil de Chandernagor, celui de Pondichéry fit un tarif constatant ce que 100 serres d’argent de chaque qualité de piastre d’Espagne devaient rendre en roupies ordinaires et en roupies siccas,

  1. C. P., t. 2, p. 29 et 59.