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établissement en 1741. L’autorité réelle appartenait au Contrôleur général, véritable chef de la Compagnie ; les directeurs et syndics, nommés par lui, n’étaient pour ainsi dire que ses premiers employés. À partir de 1731, l’autorité effective fut transmise au commissaire du roi, délégué du Contrôleur général et celle d’Orry de Fulvy fut d’autant plus grande qu’il était le frère du ministre. Les actionnaires convoqués une seule fois, en 1723, se contentaient de toucher leurs dividendes, qui leur étaient servis avec autant de régularité qu’une rente d’État, comme si la Compagnie des Indes était un des organes mêmes du Contrôle général des Finances.


2. Ses finances.

Dans son Mémoire sur la situation actuelle de la Compagnie des Indes publié en 1769, l’abbé Morellet a fait des exposés de sa situation financière à divers époques. Il est important d’en connaître quelques-uns pour se rendre compte des difficultés que rencontra Dupleix, lorsqu’il intervint en 1749 dans les affaires du Carnatic et du Décan. Il ne pouvait réussir en ces opérations qu’à la condition de s’appuyer en France sur une organisation financière qui permît le succès. Or, elle ne le permit jamais. Les fonds furent toujours insuffisants pour préparer une campagne à l’avance, et les dettes allèrent en augmentant d’année en année.

Voici quelle était la situation au 31 janvier 1725, trois ans après l’arrivée de Dupleix dans l’Inde :

Capital (en y comprenant les 100 millions dus par le roi) 
 143.640.987 livres.