obstacles, lui faire un cadeau de 1.160 roupies sicca, dont Dupleix prit une partie à son compte, comptant bien s’en faire rembourser avec le temps. « Si, écrivait-il à Burat le 7 septembre, on pouvait faire sentir au nabab la fausseté du tour que nous a joué cet homme, il ne serait pas si crédule à croire tout ce qu’il avance pour chercher à nous faire de la peine. » Mais le nabab était-il aussi crédule que le supposait Dupleix ? Entre le nabab et ses ministres il y avait toujours quelque loi non écrite qui était la loi véritable, contrairement aux paravanas eux-mêmes.
Le débarquement à Patna souleva des difficultés d’une autre nature. Aliverdi Khan commença par s’y opposer sous prétexte que les marchandises n’appartenaient pas exclusivement à la Compagnie, mais à diverses personnes. Dupleix répondit à ces prétentions par une lettre à Groiselle du 12 novembre : Les droits, disait-il, avaient été payés ; que pouvait-on exiger de plus ? N’en était-il point de notre flotte du Bengale comme des vaisseaux que nous envoyons à Surate ? Les marchandises qui étaient chargées dessus à fret payaient au départ les droits et moyennant la représentation du ravana à Surate, elles étaient livrées aux marchands sans plus de formalités. Aliverdi le savait bien, mais ce qu’il en faisait n’était qu’un moyen de nous extorquer de l’argent. Groiselle essaya comme il put de se tirer de cette conjoncture, sans bourse délier, mais le besoin que nous avions de notre salpêtre l’obligea encore une fois à en passer par les volontés du nabab. Dupleix lui avait recommandé, par manière d’intimidation, de déclarer à Aliverdi que si ces procédés continuaient, nous évacuerions le comptoir plutôt que de rester soumis à tant d’injustice et d’avidité ; mais on peut supposer, si ces menaces furent proférées, qu’Aliverdi y fut fort indif-