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n’eûmes de rapports avec aucun d’eux et ce serait sortir de notre sujet que de les faire intervenir dans ce récit autrement que pour citer leur nom et signaler leur existence.


On consacrera au contraire quelques lignes au Bengale, où Dupleix passa dix ans de son existence et où devaient s’accomplir en 1757 les destinées de la péninsule et les nôtres à la suite de l’affaire de Plassey.

Le Bengale n’avait jamais représenté une unité nationale bien déterminée ; suivant les circonstances, il avait constitué un ou plusieurs royaumes ; au moyen-âge il en formait cinq avec l’Orissa. Les Musulmans commencèrent à s’y établir vers l’an 1206 et y fondèrent divers royaumes qui restèrent indépendants des souverains de Delhi jusqu’en 1576. Ils furent alors détruits par le grand mogol Akbar, qui fit gouverner la province par des vice-rois. Ses successeurs suivirent son exemple. Au temps d’Aureng-Zeb, les vice-rois furent Khan i Khanan, qui mourut en 1663, puis Amir-ul-Umara et enfin Ibrahim Khan. Ce fut cet Ibrahim qui concéda aux Français le droit de s’établir à Chandernagor et aux Anglais celui de se fixer à Calcutta. Les Anglais nous le représentent comme un nabab bon et généreux. Il finit d’ailleurs très mal ; en 1697, il voulut se soulever et fut tué dans un combat où il avait comme adversaire le prince Azim-us-Shah, petit-fils d’Aureng Zeb. Azim-us-Shah le remplaça comme vice roi et garda le titre jusqu’en 1712, où il périt en disputant à ses frères la succession au trône de leur père Bahadour Shah.

Mais dès 1704 il avait abandonné la direction des affaires à son divan, un nommé Jaffer Khan, pour se retirer à Delhi. Cet homme, né dans le Décan, était