de croiser le fer avec le Conseil de Pondichéry ; il ne la laissa pas échapper. Par sa détermination, prise en 1729, de faire passer quelques-uns de ses vaisseaux au Bengale sans toucher à Pondichéry, la Compagnie avait paru créer au Conseil de Chandernagor une sorte d’autonomie, en rendant impossible ou du moins fort difficile l’intervention du Conseil supérieur dans ses affaires commerciales. Dupleix supposa que la Compagnie, qui l’avait favorisé aux dépens de Dirois en le choisissant comme directeur, voulait encore accroître son autorité en lui donnant des facilités pour traiter directement du commerce avec elle et, à titre d’épreuve, il lui envoya par le retour des bateaux de janvier 1732 sa correspondance et sa comptabilité, tandis qu’il n’envoyait à Pondichéry que le duplicata de sa correspondance, en excluant toutes factures et tous livres de comptes. Or c’était une règle pratiquée depuis l’origine que la comptabilité de tous les comptoirs devait être revue chaque année à Pondichéry par le teneur de livres général. Le Conseil supérieur feignit de ne pas comprendre le sens de cet oubli et se contenta de faire une observation modérée par lettre du 16 mars suivant :
« Nous avons pris communication des lettres que vous avez écrites à la Compagnie par les vaisseaux que vous avez expédiés pour Europe. Nous ne croyons pas que vous puissiez vous dispenser de continuer à nous les envoyer, comme cela s’est toujours pratiqué, sans contrevenir aux intentions de la Compagnie ; de la façon dont vous vous expliquez et par l’omission des factures, il semble que vous ayez quelque doute là-dessus…
« Ayez pour agréable de réparer une telle faute le plus diligemment que vous pourrez en nous les envoyant par des pattemars. Sans penser que vous eussiez dessein de vous soustraire à l’ancien usage, nous vous avons recommandé par notre lettre