maison qu’il estimait en 1736 l’une des plus belles de l’Inde, « surtout par sa situation gracieuse » ; jardin et maison lui revenaient à 16.452 roupies. Il y recevait volontiers ses amis et principalement les Anglais de Calcutta avec qui il était en relations d’affaires. Lorsqu’il fut sur le point de quitter l’Inde, il offrit à la Compagnie de lui céder le tout au prix coûtant ; nous ne savons quelle fut la réponse[1].
Il ne semble pas qu’en dehors de ses déplacements à Satgazia, lesquels furent eux-mêmes peu nombreux et de courte durée, Dupleix se soit fréquemment absenté de Chandernagor. Il alla au moins une fois à Cassimbazar régler des affaires qui nécessitaient sa présence, mais nous n’avons trouvé nulle part qu’il se soit jamais rendu à Balassor ou à Patna. Ces déplacements dans un rayon très restreint, entre les rives un peu monotones de l’Hougly, étaient plutôt ceux d’un prisonnier que d’un chef de comptoir. Il n’est pas aujourd’hui d’Européen, résidant au Bengale, qui ne se sente attiré par les villes au nom sonore ou gracieux de Mourchidabad, Patna,
- ↑ Nous n’avons pu déterminer où était Satgazia, Satgasia, ou Satgascia. Dupleix nous dit dans plusieurs lettres que sa propriété se trouvait à une lieue de Chandernagor, non loin de Banquibazar. Nous l’avons cherchée à cette distance. Nous n’en avons trouvé aucune orthographiée Sagatzia qui signifie les sept ermites. Faut-il lire Satgachia, qui signifie les sept arbres, le nombre sept étant souvent pris en bengali pour indiquer une grande réunion d’objets de même nature ? Il y a une localité de ce nom à 12 milles en amont de Chandernagor : elle répondrait assez bien aux conditions qu’on exige d’une maison de campagne où l’on va faire un déplacement de quelque durée, mais on affirme que les Européens n’auraient jamais bâti de villas sur l’Hougly en amont de Suksagar, à quatre milles au nord de Chandernagor, Peut-être faut il admettre que, sans tenir compte du nom, qui aurait disparu de la mémoire des hommes, le jardin de Dupleix se confonde avec celui de Goretty, situé effectivement à une lieue de Chandernagor, en face Banquibazar, et où la tradition le place encore aujourd’hui.