délibération motivée, dont la Compagnie restait juge en dernier ressort.
Les employés qui avaient de l’avancement pouvaient jusqu’alors être appelés à continuer leur service dans l’établissement où la vacance du poste plus élevé venait de se produire ; c’était ce que Dupleix appelait la « transmigration ». Une curieuse innovation du même règlement fut que les employés pourraient désormais avancer d’un comptoir à l’autre, sans changer de domicile. On dressa à cet effet un état de tous les employés de la Compagnie aux Indes, afin de pouvoir suivre avec plus de facilité et d’exactitude l’ordre de ceux qui devraient avancer, lorsqu’il y aurait une place vacante. L’ordre des directeurs étant que tous les employés, dans quelque comptoir qu’ils fussent, devraient avancer aux postes qui viendraient à vaquer dans quelque endroit que ce pût être, les conseils subalternes étaient invités à transmettre au Conseil supérieur leurs objections motivées dans le cas où il leur paraîtrait que pour une raison quelconque l’employé pouvant prétendre à un poste supérieur ne méritât pas d’avancement ; dans ce cas le Conseil supérieur pouvait nommer ceux qui suivaient dans l’ordre du tableau et qui s’en trouvaient capables. L’intention de la Compagnie était toutefois que ses employés montassent sans changer de domicile aux grades auxquels ils étaient appelés par leur ancienneté. C’était là l’étrangeté de la réforme ; il pouvait en résulter qu’il se trouvât dans un comptoir moins ou plus de conseillers, de sous-marchands ou de commis que la Compagnie n’en fixait sur ses états de dépense en chaque établissement, il pouvait même arriver, comme l’écrivit Dupleix, que dans un comptoir il n’y eut que des conseillers et dans un autre des commis seulement. Mais peu importait à la Compa-