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Fort heureusement, la paix continua de régner en Europe entre les deux nations, au grand avantage de leur commerce dans l’Inde.


Stackhouse était alors gouverneur de Calcutta depuis 1732 ; il lui arriva plusieurs fois de s’associer à Dupleix en divers armements, comme Dupleix fit de nombreuses affaires avec des commerçants anglais, notamment Eliot, Court, Bennet, Jackson, Tempête Milner, Bloom, Weston. La confiance et la loyauté présidaient en général à ces opérations et Dupleix apportait l’esprit le plus large à leur règlement. Il lui importait peu qu’elles n’eussent pas un caractère exclusivement français, puisque nous étions en paix avec l’Angleterre et que depuis quinze ans l’entente avec ce pays était un des principes de notre politique étrangère ; Dupleix obéissait à cette politique comme on cède aux circonstances, en dirigeant sur elles sa conduite.

Dumas, gouverneur de l’île Bourbon, n’en pratiquait pas une autre ; il eut l’occasion, en 1735, de recevoir quelques vaisseaux anglais et traita les officiers avec la plus grande courtoisie. On en fut très satisfait au Bengale et Dupleix traduisait les sentiments de Stackhouse en écrivant au gouverneur français le 19 décembre : « Les Anglais sont charmés de la façon gracieuse dont leurs vaisseaux ont été reçus aux îles. Cela ne peut faire qu’un très bon effet dans la suite ». Cette dernière phrase n’est pas d’un homme à idées préconçues. Le même jour, il écrivait à Hume sur le même sujet :

« Je souhaite que les médiateurs (en Europe) puissent, par leurs bons offices, venir à bout de cimenter une bonne paix ; elle nous est nécessaire dans l’Inde : au surplus que les Français et les Allemands se chamaillent tout ce qu’ils voudront, pourvu que les puissances maritimes ne se mettent pas du côté