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lerie des habitants et des employés, l’insouciance des chefs pour leurs fonctions, leur avarice crasse et le discrédit qui en résulte pour la colonie, enfin la bassesse de la plupart des gens qui, abandonnés à eux-mêmes, se laissaient aller à l’ivrognerie et à mille excès aussi préjudiciables à leur santé qu’à l’honneur de la nation. Sans trop s’avancer, Dupleix croit pouvoir affirmer que c’est aujourd’hui le contraire. Il s’est résolument attaqué aux abus et maintenant les étrangers ne fuient plus le Chef de la colonie ; ils sont toujours sûrs d’être bien reçus en venant le voir et ils ne partent pas avec la résolution de ne plus revenir. Ce résultat n’a pas été obtenu sans beaucoup de dépenses de sa part.

Puis Dupleix « passe à des faits plus importants pour la nation ». Il relate avec complaisance qu’en sept ans il a obtenu des résultats commerciaux trois fois plus considérables que tous ses prédécesseurs en douze ans et il compte que ces différences, déjà considérables, vont encore s’accroître par le zèle qu’il apporte à étendre les affaires de la Compagnie, notamment à Patna. Il ajoute :

« Toujours l’esprit tendu vers le bien de votre service et celui de la nation, je n’ai encore laissé échapper aucune occasion qui put me conduire à mon but ordinaire. Ce sera à moi que la Compagnie aura l’obligation du rétablissement du commerce de Perse.

« La nation me doit l’honneur d’avoir été le premier Français qui ait fait paraître le pavillon de la nation à Djedah. C’est à moi à qui la Compagnie a l’obligation d’avoir la soie à 50 % meilleur marché et de plus belle qualité ; c’est encore à moi qu’elle doit une plus grande diminution sur le salpêtre, qui est une des bonnes suites du comptoir de Patna. C’est sous ma régie que les plus fortes et les plus belles cargaisons ont été faites. C’est encore à moi que la Compagnie a l’obligation de l’idée de faire fabriquer ses matières en roupies arcattes et d’avoir su