de lui être utile, notamment à Fulvy, Orry, Castanier, d’Espréménil, Saintard et d’Hardancourt ; à ses yeux, nul n’avait plus de services, ni plus d’aisance, de capacité ou de probité. Il pouvait arriver pourtant que Vincens rencontrât de sérieux obstacles : Lenoir, son ennemi, n’était-il pas toujours l’un des directeurs de la Compagnie ? Pour les vaincre, Dupleix n’hésita pas à lui recommander l’emploi de l’argent qui aurait si bien réussi à Dumas et la Bourdonnais, autrement le succès était fort incertain.
« Vous ne devez pas craindre de dépenser pour parvenir à votre but. Ne donnez cependant qu’à condition d’obtenir ; mon frère et ses amis vous donneront de bons conseils, j’en suis persuadé et je l’exhorte en particulier à vous servir comme moi-même et à vous fournir tout l’argent dont vous pourrez avoir besoin[1]. »
Vincens partit pour France au début de 1737. Afin de dérouter l’opinion, Dupleix répandit le bruit qu’il s’en allait chercher des fonds considérables que tous deux feraient valoir dans l’Inde[2].
La précaution n’était pas inutile ; dans le temps même où le vaisseau emmenant Vincens s’éloignait de l’Inde, un autre y apportait une lettre de la Compagnie qui non seulement n’approuvait pas sa réintégration comme conseiller à Pondichéry, mais le rayait purement et simplement des cadres. Ce n’était pas d’un bon augure pour le succès du voyage.
Dupleix apprit à la même époque — août 1737 — que son frère, outrepassant légèrement ses instructions, avait demandé pour lui-même un congé et ne l’avait pas