souvent d’une exécution difficile ou inopportune par suite de retard dans leur transmission ou d’une adaptation insuffisante à des situations lointaines à l’aspect changeant. Aussi le Conseil de Chandernagor, sans jouir de l’autonomie, bénéficiait-il en fait d’une certaine indépendance. Le Conseil supérieur n’intervenait guère auprès de lui que pour l’inviter à faire les changements prescrits par la Compagnie et à ne différer sous aucun prétexte le départ des bateaux pour France. Pour le reste la tutelle était assez bienveillante.
Le Conseil de Chandernagor ne s’en plaignait pas moins d’être mal commandé, comme celui de Pondichéry d’être mal obéi. Les conseillers du Bengale se plaignaient encore qu’on leur manquât d’égards, et qu’on leur témoignât une hauteur insupportable. Les directeurs en France, saisis de divers incidents, répondirent, le 28 décembre 1726, que tout en reconnaissant la subordination du Conseil de Chandernagor à celui de Pondichéry, ils n’entendaient pas pour cela que le Conseil supérieur fit sentir trop durement sa supériorité ; ils recommandaient au contraire d’user de toute la politesse et de la douceur qui conviennent à d’honnêtes gens travaillant pour le même but. Le Conseil supérieur répliqua qu’il n’avait rien à se reprocher ; il avait toujours traité fort honnêtement les employés du Bengale : c’étaient eux au contraire qui s’écartaient sans cesse des règles de la subordination. Il ne semble pas qu’il y ait eu de nouveaux froissements jusqu’en 1731, mais le conflit reprit avec une nouvelle acuité lorsque Dupleix eut pris la direction du Bengale.
Au moment de l’arrivée de Dupleix, le Conseil était ainsi constitué :
Guillaudeu, premier conseiller, garde-magasin.