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qu’il peut rendre, le livre de M. Mone, intitulé : Recherches pour servir à l’histoire des traditions héroïques de l’Allemagne (Untersuchungen zur Geschichte der Teutschen Heldensage). Toutefois, cet ouvrage de M. Mone étonne plus par l’entassement énorme des matériaux et des indications qu’il ne satisfait par l’évidence des résultats acquis. En réalité, son travail aurait besoin d’étre remanié par une main ferme et sûre, par un esprit essentiellement clair et pratique. M. Mone sait beaucoup, mais peut-être ne se défie-t-il pas assez de son imagination. Au lieu de simplifier une question, il lui arrive souvent de la compliquer comme à plaisir ; et chaque difficulté lui sert de texte à des dissertations, très-ingénieuses sans contredit et très-savantes, mais qui vous laissent, après les avoir lues, plus indécis qu’auparavant.

L’épopée de Gûdrûn n’a pas dû traverser moins d’épreuves. Après un long oubli, elle a été rétablie dans le texte originaire du XIIIe siècle sur un manuscrit du XVe siècle que possède la bibliothèque de Vienne, et publiée en 1835 à Quedlinburg, par M. Ad. Ziemann. Parmi les meilleures traductions qui en ont été faites dans ces derniers temps, il faut citer celle d’Adalbert Keller (Stuttgard, 1840), et celle plus récente de Karl Simrock (1843, Stuttgard et Tubingen). La conservation de Gûdrûn est due à la sollicitude éclairée de l’empereur Maximilien 1er, qui fit transcrire ce poëme sur du parchemin, et ordonna qu’on le déposât avec quelques manuscrits non moins précieux (les Nibelûngen en faisaient partie) dans la bibliothèque impériale d’un de ses châteaux du Tyrol.

Le Roi Rother a paru en 1808 à Berlin, dans l’édi-