Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.

poètes du XIIIe siècle, la sainte étude. Dans ses ballades et romances, Uhland ressuscita les Heldensagen et le vieux chant dont Karl Simrock est aujourd’hui le dernier rhapsode. Henri van der Hagen donna des éditions des Nibelûngen en 1810, en 1816 et en 1820.

Six années plus tard, le professeur Lachmann publia une nouvelle édition du texte ramené à son intégrité primitive par une collation scrupuleuse des plus anciens manuscrits et par une critique savante. De tels travaux étaient déjà beaucoup pour faire apprécier aux philologues les mérites de l’œuvre ; mais ils ne suffisaient pas pour la rendre populaire. La langue dans laquelle avaient été composés tous ces anciens poëmes n’étant plus comprise que des érudits, il fallait, désormais, des traductions dans la langue moderne ; tel est le travail auquel se dévouèrent à l’envi les écrivains et les poètes. Zeune donna une version en prose, Karl Simrock, une traduction en vers, que toutes celles publiées depuis n’ont pu encore égaler. Guillaume Grimm fît paraître vers le même temps (1829) tout un gros volume de recherches, d’éclaircissements et de critiques, sur l’ensemble des traditions héroïques de l’Allemagne (Die Deutsche Heldensage). Cet ouvrage, la meilleure boussole pour quiconque veut s’engager dans ces études, est dédié par G. Grimm, à son ami Lachmann : touchant hommage d’un cœur profondément allemand envers le professeur dont les écrits avaient le mieux servi la gloire renaissante de l’épopée allemande I Je n’en finirais pas si je voulais citer tous les travaux utiles auxquels donna naissance cette résurrection des antiques poëmes nationaux. Je dois me borner à mentionner encore ici, à cause des services