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C’est ce que nous avons de plus sacré que nous allons défendre avec le glaive.
C’est pourquoi, vainqueur ou vaincu, je te loue !
Dieu, je me livre à toi !

Dieu, je me livre à toi !
Si les foudres de la mort me frappent,
Si mes veines ouvertes ruissellent,
À toi, mon Dieu, à toi, je me livre…
Père, je t’appelle !


C’est le lyrisme guerrier à l’état d’extase. On sent qu’il y a là un cœur de patriote prêt à mourir. Puis vient le Chant de la haine, que la jeunesse unanime entonne, en frémissant, pour chasser de son cœur ce qui pourrait y rester encore de douceur et de pitié naturelle. — Puis, à la suite d’efforts longtemps malheureux, d’échecs successifs où le patriotisme révolté doit céder au génie du conquérant victorieux, une chanson nouvelle retentit enfin sur un air nouveau, une chanson de triomphe, mais oh la colère et l’exagération même des succès célébrés témoignent hautement qu’on n’ose pas croire encore, — tant on en a peu l’habitude, — à la réalité et à la continuation de ces succès. La chanson est en L’honneur du général, cette fois plus heureux :


Blugher

Pourquoi sonnent les trompettes ? Hussards, dehors ! Le feld-maréchal fait bondir son cheval qui hennot et piaffe. Il se dresse si crânement sur son coursier impatient ! Il brandit si fièrement son épée d’où jaillissent des milliers d’éclairs !