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Et maintenant que les fiançailles du soldat et de son épée sont faites, maintenant que l’union sanglante va se consommer, le moment est venu d’adresser une dernière invocation au dieu des combats :


prière devant la bataille

Père, je t’appelle !
Autour de moi s’amasse la fumée des canons rugissants ;
Autour de moi s’entre-choquent les éclairs au cliquetis sourd ;
Gouverneur des combats, je t’appelle !
Ô père, conduis-moi !

Ô père ! conduis-moi.
Conduis-moi à la victoire, conduis-moi à la mort :
Seigneur, je reconnais tes décrets ;
Où tu veux. Seigneur, conduis-moi !
Dieu, je te reconnais !

Dieu, je te reconnais !
Dans le bruissement automnal des feuilles,
Comme dans le tempétueux fracas des batailles,
Source de toute grâce, je te reconnais !
Ô père ! bénis-moi.

Ô père ! bénis-moi.
Entre tes mains j’abandonne ma vie :
Tu peux la prendre, — tu l’as donnée !
Pour la vie, pour la mort, bénis-moi.
Père, je te loue !

Père, je te loue !
Ce n’est pas une vaine lutte pour les biens de la terre ;