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CHAPITRE 3



LES CHANTS DE GUERRE


Ici encore l’âme allemande se montre dans toute sa naïveté profonde, enthousiaste, religieuse et passionnée. Quand la guerre se présente à elle comme un devoir, elle n’hésite pas à se dévouer ; elle est alors capable de tous les héroïsmes. Ce n’est pourtant pas sans d’inexprimables angoisses, sans le plus douloureux déchirement des fibres secrètes, que son faible cœur s’arrache aux laborieuses habitudes, aux douces images du sol natal. À moins de circonstances solennelles, l’Allemand se façonne péniblement au dur métier de soldat. Le sentiment qui remplit la chanson suivante n’est assurément pas très-belliqueux :

Chant du jeune soldat

Ô Allemagne, je dois marcher ! Ô Allemagne, je dois partir ! Pour un certain temps il faut que je m’éloigne, pour un certain temps il faut que je quitte ma patrie bien-aimée.