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berté au grand air, que les poétiques et pénétrantes émanations des bois, des plantes et des eaux. — Race prédestinée au panthéisme I rêveurs symbolistes éternels ! — Des symboles, il leur en faut jusque dans leur accoutrement de chasse. N’ont-ils pas toujours, en effet, leur costume caractéristique, leurs couleurs ?


Les couleurs du chasseur

Vive tout ce qui sur la terre rayonne d’un vert éclat, les bois et les plaines, les chasseurs et la chasse ! Quel plaisir dans la verdure quand le cor de chasse résonne, quand cerfs et chevreuils bondissent, quand la poudre brille, fume, éclate ! — Vive tout ce qui sur terre, etc., etc.

Dans la forêt je suis roi ; la forêt est la maison de Dieu ! Là circule sa puissante haleine, vivifiant tout en tous sens. — Vive tout ce qui sur la terre, etc.

Je veux rester un chasseur tant que les sapins verdiront. Je veux embrasser ma bien-aimée tant que ses lèvres fleuriront. — Vive tout ce qui sur la terre, etc.

Enfant, viens vivre avec moi dans le libre abri des forêts ; de rameaux toujours verts je construirai ta demeure. — Vive, etc.

Et quand je devrai redescendre dans le village morne, enfumé, — dans la forêt je veux vivre, — alors creusez-moi une tombe dans la forêt. — Vive tout ce qui sur terre rayonne d’un vert éclat, les bois et les plaines, les chasseurs et la chasse !


Remarquez cette pensée de mort qui vient se mêler aux joyeuses images, cette branche de cyprès qui s’enlace à ces roses, — Peuple sérieux jusque dans sa gaieté, peuple d’où sont sortis Faust, Werther et Eu-