Page:Martin - Poètes contemporains en Allemagne.djvu/345

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 337 —

ouvrages en prose et en vers. Parmi ses écrits en prose, se fait remarquer son Rheinbuch (Livre du Rhin) oh le poète a traité son sujet sous toutes les faces, descriptions topographiques, histoire, légendes et mœurs. Il est l’auteur de nombreux romans et nouvelles successivement insérés dans les revues périodiques, dans les almanachs et les journaux. Ses poésies se composent de lieder, de ballades et même de poëmes épiques ; mais il a surtout réussi dans la ballade. À l’exemple de lord Byron, il a consacré tout un poème aux traditions et aux sites justement renommés de son fleuve natal. Son Rheinfahrt (Voyage sur le Rhin), composition tour à tour lyrique et descriptive, est une idée heureuse, exécutée en maints endroits avec verve, mais qui, écrite dans la première jeunesse de l’auteur, manque en général de maturité. Müller le remanie et le complète aujourd’hui, et le livre méritait ce louable travail de refonte. Sous ce titre : Die Maikœniginn (la Reine de mai), le poète a publié, dans ces dernières années, une idylle dont la vallée du Rhin fournit à la fois l’encadrement, les scènes naïves et les fraîches images. Ne quittons pas Wolfgang Müller, sans citer de lui un lied, et, comme c’est avant tout un poète rhénan, citons son Lied du Rhin :


Mon cœur est au Rhin, ma douce patrie ; mon cœur est au Rhin où fut mon berceau, où s’écoula ma jeunesse, où mes amitiés fleurirent, où ma bien-aimée berce sa pensée dans un songe enchanteur, où j’ai follement épanché les chansons et le vin. Où que je sois, où que j’aille, mon cœur est au Rhin !

Salut à toi, large fleuve vert et doré tour à tour ; à vous, châteaux et villages et villes et vieux dômes ! à vous, moissons vermeilles dans les vallées fécondes ; à vous, collines dont les