du paisible fourreau. Je transcris la pièce parce qu’elle me semble caractéristique :
La nuit est silencieuse ; un souffle frais m’arrive des montagnes voisines ; tout rêve dans la chaleur étouffante de l’été ; l’assoupissement règne au loin dans l’immensité béante.
Et si je me pose à la fenêtre pour écouter et pour voir, la vie est muette dans l’espace environnant ; seul, un léger frémissement de bois frôle à travers la solitude.
Des chiens aboient ; aux reflets des étoiles, un chevreuil se glisse furtivement vers le pâturage ; et voici que, pour endormir son enfant, la femme du pasteur chantonne dans la chambre basse.
Bienheureuse paix ! Aigri par le monde, le cœur te demande un refuge, et dans la poitrine blessée frissonne doucement comme un pressentiment de l’éternel repos.
Oui, mon cœur, oui, je le sens ; tu pourrais vivre dans cet abandon complet du monde, et tes battements seraient moins vifs, si pareil destin t’était réservé.
Mais la force ne te fut-elle pas donnée pour l’ardente lutte ? Tu marches d’un pas ferme à travers les obstacles du chemin ; tu affrontes hardiment les éclairs et les craquements de l’orage.
Celui qui a reçu un poignet robuste, que n’accable point le poids de l’épée, doit-il déserter les combats pour le pieux foyer de la paix ?
Le jour point ! Sus ! élance-toi au dehors au milieu des périls de la vie ! Décide-toi avec une gravité calme, mais agis ensuite avec une volonté forte. Adieu, adieu, paisible et bienheureuse maison !
Le poète est tout entier dans ces vers. C’est bien