Je rêvais : sous ses sombres voiles
La terre était comme un cercueil ;
Le ciel, où mouraient les étoiles,
Menait comme un immense deuil.
Tout à coup, sur la face humaine,
Un éclair sinistre ayant lui,
Je ne vis qu’orgueil et que haine :
L’Espoir et l’Amour avaient fui.
Et je vis dans le ciel plus sombre,
Qu’un plus fauve éclair déchirait,
De larmes d’or sillonnant l’ombre,
Sur sa croix Jésus qui pleurait.
Mais ce tableau à la Martins laisse une impression trop lugubre. Brodons bien vite sur le même motif des variations dans une gamme plus gaie et plus conforme d’ailleurs aux destinées promises à l’homme par le sang répandu de son Dieu :
Je rêvais. Dans l’éther limpide
La terre voguait doucement,
Comme un cygne au lac bleu sans ride
Se berce harmonieusement.
Du globe, qui suivait sa voie,
S’exhalaient, confondus entr’eux,
Parfums printaniers, cris de joie :
La terre et l’homme étaient heureux,