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Nos pères nous ont répété mainte parole de lui qui nous encourage et nous console : — Il doit revenir un jour pour être le salut et l’honneur de l’Allemagne ;

Pour éclairer de son vol victorieux la longue nuit de son peuple, et pour rendre au vieil empire l’ancienne force et l’ancien éclat ;

Pour ravir le Saint Sépulcre aux mécréants qui le profanent ; pour faire prévaloir en tous lieux sa toute puissance impériale.

Ah ! reviens enfin, reviens ! nous t’appelons, nous t’aspirons de toutes les forces de notre âme ! Ah ! puissions-nous voir tes étendards flotter encore depuis les Alpes jusqu’au delà du Rhin !

Oui, reviens ! laisse nos yeux te contempler ; l’expiation a été assez longue ; et que dans les vertes plaines de l’Allemagne tous les cœurs, toutes les mains battent à ton aspect !

Reviens, ou dans l’immense empire on te croira mort, ainsi que ta gloire, et, comme toi, l’empire d’Allemagne ne sera plus désormais qu’un cadavre !


La langue dont se sert M. Rogge est une langue savante, énergique, concise, trempée aux sources fortifiantes du douzième et du treizième siècle. Par cette forme, dont certaines parties des Nibelûngen réalisent le type suprême, Rogge se rapproche moins de la phrase un peu déclamatoire de Schiller, de celle plus courte et plus modernisée de Gœthe, des élégances travaillées et parfois cosmopolites de Platon, que du style nerveux de Simrock, de Wackernagel et de Henri Heine. N’omettons pas un détail auquel certains lecteurs attachent souvent plus de prix qu’au reste : Rogge aura cinquante ans le 11 novembre 1859.

Je dirai peu de chose de M. Freimund Pfeiffer (Frédéric-Guillaume-Victor Pfeiffer), — les Allemands