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Algerien). Il est maintenant compositeur typographe à Strasbourg. M. Charles Bernhard possède une certaine veine comique qui atteint plus sûrement le but quand elle se produit dans l’idiome strasbourgeois. On a de lui, dans cet idiome, des Boutades burlesques (Strasburger Wibble Le titre original est Strossburjer Wibble), que la classe ouvrière applaudit en parfaite connaissance de cause, et que même les raffinés ne dédaignent pas. Il a aussi composé des chansons en langue allemande qui ne manquent ni de verve ni de trait. Je dirais volontiers à M. Bernhard : « Faites encore, faites surtout des boutades et des chansons. »

À M. Auguste Jaeger je dirais plutôt : « Faites toujours des lieder. » Il a la légèreté, il a la grâce, il a le tour vif et net. M. Candidus, qui est un bon juge, m’écrit, en m’envoyant trois pièces de cet aimable poète : « Ce que j’aime le plus dans les compositions de M. Jaeger, c’est la sincérité du sentiment poétique et l’originalité de bon aloi qui en résulte. » Après avoir lu ces trois pièces, j’adhère de tous points à la définition de M. Candidus, et je range M. Auguste Jaeger dans la famille poétique du si regrettable Lenau. Figaro s’écriait : « Qu’on me donne deux lignes d’un homme, et je le ferai pendre ! » — « Donnez-moi deux vers d’un poète, m’écrierai-je à mon tour, et je vous dirai s’il doit être pendu. » À coup sûr, l’auteur des strophes suivantes est garanti contre la corde :


lied du musicien

Je suis un musicien, un gai musicien, ma foi ! J’erre si joyeux à travers le pays, si joyeux, tra ra ! durant toute l’année !