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de la famille des poètes qui jettent leur bouclier. Les poésies allemandes de M. Parmentier, qui m’arrivent dans un journal de Minden, sont toutes inspirées par les souvenirs de ces rudes campagnes. Il me suffira d’en traduire une seule pour donner l’idée de sa veine sympathique :


à une fleur, sur le champ de bataille de malakoff

Gracieuse fleur, sur ce champ de mort, tu brilles et sembles te réjouir de la vie éphémère que Dieu t’a donnée, et tu ignores et tu ne pressens même pas combien d’autres fleurs sont là, près de toi, arrosées de sang humain.


M. Théodore Parmentier ne s’est pas seulement essayé dans la poésie allemande. La Revue de Paris a inséré de lui naguère une imitation en vers français du Sapin, d’Uhland. Il a, en outre, publié plusieurs ouvrages sur l’art militaire et de nombreux articles sur la musique, dans la Gazette musicale de Paris. Il continue ainsi la filiation, un peu trop interrompue aujourd’hui, des officiers littérateurs et poètes, la filiation des Vauvenargues, des Boufflers, des Bertin, des Paul-Louis Courier. M. Théodore Parmentier m’assure que son frère, M. Léonce Parmentier, recèle en portefeuille des poésies qui lui donneraient également place parmi les poètes allemands de l’Alsace. Je ne puis qu’inviter ici M. Léonce Parmentier à transformer son portefeuille en volume.

Si M. Théodore Parmentier est chef de bataillon, M. Charles Bernhard a été chasseur d’Afrique, et il a publié ses souvenirs de l’Algérie (Erinnerungsblætter aus