Les paysans voulurent être des hommes libres ; cela prit mauvaise tournure. Versez du vin rouge ; versez-en qui soit rouge comme du sang ; après, je vous conterai la complainte.
Les paysans voulurent être des hommes libres ; ils firent un effort et se rallièrent ensemble ; ils dirent en face la chose à la ville, aux seigneurs et aux prêtres.
Ils arborèrent le soulier de l’alliance. — Ah ! Dieu ! quelle misère est la nôtre ; nous ne pouvons guérir ni des nobles, ni des prêtres !
Ils se sont donc unis ensemble. Cela prit mauvaise tournure ; déjà s’approchait, avec ses bandes armées, le duc de Lorraine.
À Lupstein eut lieu la première action. Là tombèrent quatre mille paysans ; puis seize mille par trahison sous les murs de Saverne.
À Dambach, à l’endroit où s’élève une chapelle, sont enterrés six mille d’entre eux ; et à Ensisheim, en place publique, où l’on entend encore gémir le vent, les bourreaux ont fait leur office.
Après, l’on restaura dans tout le pays les couvents et les châteaux ruinés. — Ô classe des paysans, classe misérable, c’est alors qu’ils ne te pressuraient que mieux !
Ô Ittel Joerg, âme libre et courageuse, vaillant bourgmestre de Rosheim, à Strasbourg, hélas ! ton sang, ton sang d’homme fort a coulé.
Aujourd’hui, d’une voix de moins en moins intelligible, parlent en Alsace de la guerre des paysans les sanglantes légendes.
Vanité ! à quoi donc a servi aux nobles leur triomphe ? À quoi donc a servi aux paysans leur lutte sauvage ?
J’ai tant de plaisir à citer M. Karl Candidus, que je