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des derniers rayons du soir ; les tiges de l’herbe en frémissent de bonheur depuis la vallée jusqu’à la cime des montagnes.

Le rossignol se tait dans sa chambrette de fleurs et de feuillage ; l’air boit à longs traits la pure harmonie des saints cantiques. La fleur penche sa tête avec délices ; un bruissement joyeux murmure, à travers les feuilles de la forêt, jusqu’à ce qu’avec le dernier rayon du soleil le dernier son de la cloche se soit évanoui.


Plus jeune d’un an que M. Mühl, M. Klein a devant lui un long avenir. Initié aujourd’hui à tous les secrets de son art, plus maître de sa pensée, plus sûr de son talent et de sa force, qu’il ose désormais avoir plus d’audace. La muse lui a souri plus d’une fois, quand il l’abordait en rougissant ; le moment est venu de se montrer moins timide. La muse est femme : il faut, avec toute la délicatesse et tous les égards indispensables, savoir lui faire subir à point certaines violences.

Si je ne craignais d’avoir l’air de jouer sur les mots, je dirais que M. Karl Candidus est un poète candide, mais je ne le dirais que dans le sens le plus sincère de l’expression. C’est une âme droite, profondément religieuse, obstinément crédule au bien, et qui se montre fidèle à son ministère en glorifiant, comme il convient, les sentiments généreux et l’espérance. Après avoir exercé les fonctions de pasteur dans un village, il les remplit aujourd’hui avec distinction et talent dans la ville de Nancy, fière à bon droit de le posséder. M. Karl Candidus est, de plus, un esprit plein de lumières, un homme de son temps, qui aime et appelle le progrès. Ce n’est pas lui qui ne verrait désormais de salut pour les sociétés vieillies que dans un honteux