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Ainsi chantait M. Louis Spach, alors qu’il croyait encore possible de ceindre son front alsacien du poétique laurier cueilli par la main de la muse allemande. Depuis, il a fouillé, toujours plus profondément, dans ses poudreuses et savantes archives, et il est devenu le mieux informé des chroniqueurs de l’Alsace. C’est un respectable labeur, une très-honorable tâche. Mais nous n’applaudirons des deux mains à l’historien de plus en plus compétent, que si, dans l’intervalle de ses utiles recherches, il n’oublie pas, pour sa part, de continuer à prouver, quoi qu’il ait dit, combien doit rester vivace et fleurissante, en Alsace, cette naïve et délicate plante de la poésie allemande.

Ils sont d’ailleurs nombreux ceux qui, à son défaut, mettraient leur plus douce gloire à le prouver. Leurs noms se pressent à l’envi sous ma plume, et j’en ferais aisément un volume, si je ne devais me borner à un chapitre. À cette anthologie moderne, à ce bouquet de Vergiss-mein-nicht, il n’est pas une ville, peut-être pas un bourg de l’Alsace, qui ne soit en mesure de mêler sa fleurette et sa chanson. Dans l’excellente ville de Strasbourg, on peut, chose rare ! être à la fois un poète et un médecin, témoin M. Gustave Mühl, qui, après vous avoir, de par Hippocrate, interdit temporairement toute application, vous offrira ensuite, de par Apollon, à votre entrée en convalescence, ses poésies éparses dans les divers recueils littéraires de l’Allemagne, et où vous trouverez de jolies petites perles, comme celles-ci :