Au clair reflet de la lune ;
Ne réveillez pas, ne réveillez pas
Mon enfant aux joues de rose !
Oh ! que son aspect est doux !
Comme il sourit dans son rêve !
N’est-ce pas, cher cœur, les saints anges t’apparaissent ?
Tu joues avec eux dans les plaines célestes ?
Comme il sourit dans son rêve !
À moi, pauvre vieil arbre,
Sied bien un triste chant ;
De mon long rêve
Je suis las jusqu’à mourir.
Un jour je fus plein de vie,
Je fus un gai compagnon ;
Aussi longtemps que je pouvais donner,
J’étais aimé de tous.
J’offrais au faucheur fatigué
Un asile pour son repos ;
Je lui jetais mon ombre
Ainsi que mes plus doux fruits.
Ma fraîche maison de feuilles
Était agréable aux oiseaux ;
Les abeilles diligentes
Venaient sucer le miel de mes fleurs.
Maintenant que je suis vieux,
Les hommes s’aperçoivent de mon entier dénûment ;
Triste et sans ornement,
J’étends au loin mes branches dépouillées ;