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CHAPITRE 8



LA POÉSIE ALLEMANDE EN ALSACE


Laissez-moi vous offrir cette Étude, mon cher Asselineau.
n. m.


La langue allemande est, comme les générations, germaniques, persévérante et persistante : on ne la déracinerait pas aisément. Ceux qui l’ont apprise et parlée dès leur enfance ne sauraient s’habituer à y renoncer ; et c’est dans cette langue qu’ils veulent enseigner à leurs enfants à exprimer leurs impressions premières, à donner un nom aux objets dont s’étonne d’abord toute jeune vie. Ainsi se perpétue et se transmet la tradition de la patrie primitive chez les peuples conquis, surtout dans les classes laborieuses que le luxe de l’éducation ne soumet pas successivement à la langue des vainqueurs. Pour le peuple proprement dit, la langue des aïeux est un héritage qui ne s’aliène pas, parce qu’il renferme la poésie, en quelque sorte vivante, des souvenirs les plus chers au cœur de l’homme. C’est doublement vrai quand il s’agit de langues dont presque