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À ces mots, la mère, lançant sa Bible à travers le maigre visage de son fils : — Tu veux donc, maudit garnement, devenir un voleur de grands chemins.

En ce moment, ils entendirent heurter à la fenêtre, et ils virent une main qui faisait signe. — L’ombre du père se tenait là debout, dans ses noirs habits de prêcheur.


dans le harz


Sur la montagne se dresse une hutte où demeure le vieux mineur.

Là murmure le vert sapin ; là resplendit l’or de la lune.

Dans la hutte est un fauteuil, richement sculpté et vraiment magique. Celui qui s’y trouve assis est un être heureux, et cet être heureux, c’est moi !

Sur l’escalier se tient la petite, le bras appuyé sur mon épaule ; ses yeux semblent deux étoiles d’azur ; sa bouche semble une rose de pourpre !

Et ces chères étoiles d’azur me regardent d’un air céleste ! et elle pose malicieusement son doigt de lis sur cette rose de pourpre.

Non, la mère ne vous voit point, puisqu’elle file avec une grande application ; et le père pince de la guitare, et il chante les vieux refrains.

Et la petite chuchote doucement, doucement, de sa voix la plus basse, et je connais bientôt ainsi plus d’un secret important :

— Mais depuis que la tante est morte, nous ne pouvons plus aller à la foire de Goslar, et là tout est si merveilleux !

En revanche, ici, l’on se trouve bien seul sur cette froide crête de montagne, et, l’hiver, nous sommes vraiment comme enterrés dans la neige !

Et je suis une pauvre fille craintive, et j’ai peur, comme