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— Que celui-là s’apprête à combattre qui accusera ma dame d’avoir entaché son hermine !

Personne ne répondit à ces paroles, personne — excepté son propre cœur. Ce fut donc contre ce cœur gros de soupirs qu’il dut diriger le fer de sa lance.


prologue d’idylle


Habits noirs et bas de soie, manchettes si blanches et si galantes ! paroles si douces, embrassades si tendres ! — Ah ! si seulement vous aviez un cœur !

Un cœur dans la poitrine, un amour chaud dans le cœur ! — En vérité, vous me faites mourir par toutes ces grimaces de bienveillance menteuse !

Je veux monter sur la montagne où se trouvent les chaumières pieuses, où la poitrine s’ouvre et respire en liberté, ou soufflent de fraîches et libres haleines.

Je veux monter sur la montagne où se dressent les sombres sapins, où les ruisseaux murmurent, où les oiseaux chantent, où planent avec orgueil les nues indomptées.

Adieu donc, piliers si polis, messieurs si polis, dames si polies ! Je veux monter sur la montagne et, de là haut, sourire en vous regardant.


Pourquoi tout mon sang bouillonne-t-il ainsi ? Pourquoi ces flammes farouches qui dévorent mon cœur ? Mon sang brûle, fermente et me suffoque ; mon cœur irrité se fond en laves frémissantes.

Mon sang fermente, bouillonne et me suffoque, parce que j’ai fait un mauvais rêve.

Je me trouvais transporté dans une maison étincelante de lumière, où retentissaient accords mélodieux d’instruments et