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but que tu poursuivais ; maintenant aussi tout s’est passé comme j’avais prévu ; maintenant le noble roi de Bourgogne est mort, ainsi que le jeune Giselher et Gernot. Après Dieu, il n’y a donc plus que moi seul qui sache où est enfoui le trésor : quant à toi, femme horrible, tu l’ignoreras toujours ! — J’ai du moins encore, répond Chriemhilt, l’épée de mon Sigfrid, de mon cher époux, l’épée qu’il portait la dernière fois que je le vis. » Elle dit, et, tirant l’épée du fourreau, sa main furieuse venge la mort de Sigfrid avec le fer de Sigfrid.

À cette vue, le vieil Hildebrand s’élance avec colère, avide de venger le trépas des deux héros que Dietrich, son maître, avait épargnés ; un cri épouvantable se fait entendre, et Chriemhilt tombe inanimée à côté de son mortel ennemi. Telle est la sanglante péripétie du poëme.