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que le choc des armes est un moment suspendu. Le héros demande qu’il lui sont permis, attendu qu’il doit rester neutre dans le combat, d’évacuer la salle avec ses hommes. Gunther répond : « Nous n’avons affaire qu’à ceux qui ont massacré nos hommes, les autres peuvent sortir. » En conséquence, Etzel et Chriemhilt, Rudiger, les hommes de Dietrich et Dietrich lui-même se retirent. Mais à peine ont-ils franchi le seuil, que le combat recommence, et bientôt il ne reste plus un seul homme d’Etzel vivant dans la salle. Les Bourguignons lancent les cadavres du haut des degrés dans la rue.

En ce moment, Hagen, dans l’ivresse de la victoire, s’élance à la porte, et raille le vieil Etzel de ce qu’il s’est dérobé au combat, au lieu d’y occuper la première place, à l’exemple des rois ses seigneurs. Il raille aussi Chriemhilt au sujet de son second mariage ; et Folker, mêlant sa voix à ces insultes : « Jamais, s’écrie-t-il, on ne vit guerriers plus lâches que les Huns ! » À ces mots, Chriemhilt jure de remplir d’or le bouclier d’Etzel et de le donner à celui qui lui apportera la tête de Hagen. Cette promesse ranime le courage des héros qui se tiennent à l’extérieur de la salle.

Le premier qui ose tenter d’en forcer l’entrée et de se mesurer avec Hagen, est le noble Iring, margrave au pays des Danois. Il cherche, mais en vain, à frapper Hagen de sa lance ; puis il saisit son épée, et le burg retentit des coups qui pleuvent sur le casque et le bouclier de son terrible adversaire. Mais Iring ne parvient pas à vaincre Hagen ; aussi le voit-on se précipiter tout à coup sur Folker, puis sur Gunther, puis