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est célébrée au milieu de la satisfaction commune. Le margrave de Bechlarn promet de remettre sa fille aux héros bourguignons lors de leur prochain retour aux bords du Rhin. Folker salue ces paroles par de nouveaux accords, par ses chants à la fois les plus graves et les plus joyeux. Cependant l’heure de la séparation arrive. Comme gage de bonne et sincère alliance, Rudiger donne à Gernot son épée, arme précieuse et fidèle qu’il a portée avec lui dans maint combat, dans mainte circonstance périlleuse. De son côté, Hagen reçoit, comme gage de souvenir, des mains de Gotelinde, le bouclier de son père Nodûng. Puis l’armée se remet en marche dans la direction du pays des Huns.

Ils ont enfin franchi la frontière des pays où règne Etzel. Le premier qui apprend leur arrivée est Hildebrand, l’un des plus vaillants hommes de Dietrich. Il court annoncer la nouvelle à son seigneur. Dietrich s’élance à cheval, et, suivi de ses fidèles Wolfiogs, s’empresse à la rencontre de ses amis. Hagen le reconnaît de loin : « Levez-vous au-dessus de vos selles, nobles seigneurs et rois, voici venir une royale escorte : ce sont les héros des Amelûngen ; Dietrich de Bern est à leur tête. » Et les héros bourguignons se lèvent pour honorer ce puissant roi et ses héros valeureux. Dietrich descend de cheval et marche à leur rencontre : « Soyez les bienvenus, Gunther, Gernot et Giselher ; bienvenus Hagen, Folker et Dankwart ; ne savez-vous pas que Chriemhilt pleure toujours amèrement le héros des Nibelûngen ? — Elle peut pleurer longtemps encore ; voila déjà bien des années qu’il a été frappé à mort ; elle fera bien de s’en