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histoire des églises et chapelles de Lyon

Le contrat portait aussi que, au cas où rétablissement des sœurs vînt à cesser, ou qu’on voulût y apporter quelque changement, la somme versée appartiendrait de plein droit à messieurs de l’hôpital du Pont-du-Rhône, aussi bien que la maison en l’état qu’elle se trouverait.

Mme Pichon choisit pour la demeure des sœurs une maison, « la plus proche de l’église de Saint-Pierre-le-Vieux, qu’elle put trouver, tant pour donner aux sœurs plus de facilité d’exercer leur dévotion, que pour les mettre plus en vue aux paroissiens, afin de les émouvoir et inciter davantage à faire des charités pour les pauvres malades ».

Cetlte maison était située au coin de la rue Pisse-Truie, aujourd’hui Saint-Pierre-le-Vieux et de la rue d’Or, aujourd’hui rue Dorée. Cet emplacement fut cédé à la ville, en 1842, pour former l’avenue du Doyenné.

La maison des sœurs n’était pas grande : 28 pieds de long sur 12 de large à un bout, et 16 à l’autre. Elles durent y faire des réparations importantes, voûtes de cave, puits, etc. À l’occasion de ces réparations, le Chapitre primatial qui avait juridiction sur ce bout de la rue, et l’autorité civile de qui dépendait le côté du Gourguillon, reconnurent la nécessité d’élargir cette rue très fréquentée, et de lui donner la largeur réglementaire de seize pieds. Pour cela, il fallait reculer la maison des sœurs de huit pieds et ne leur laisser qu’une largeur inutilisable de quatre ou cinq pieds.

Pour les indemniser des dépenses faites en réparations, le Consulat et le Chapitre, de concert, s’engagèrent, par acte du 21 juin 1680, à payer les 45 livres de rente annuelle qui étaient le prix de leur maison, à leur donner la maison voisine, à l’ouest, soumise aussi au reculement, et également à payer 110 livres de rente annuelle. Enfin, par acte du 15 décembre 1680, Mme Pichon acheta la troisième maison, à la suite, avec jardin, laquelle tombait en ruine et devait aussi être reculée. Elle l’obtint pour 1 00 livres de rente, mais comme elle en recevait 70 d’indemnité pour le reculement, le prix de l’acquisition était réduit à 30 livres. C’est sur l’emplacement de ces trois immeubles, qu’on dut bâtir l’habitation des sœurs et les classes. Il ne reste aucune pièce concernant cette construction. L’acte du 21 juin 1680 donne le nom des premières sœurs, et elles étaient déjà trois : Anne Dupré, Jeanne Girardin et Cantienne Amyet. Leur conseil était M. Jean Le Hait, supérieur de la maison des prêtres de la Mission, établie à Lyon depuis 1668.

Les dames de la paroisse Saint-Michel, près d’Ainay, laquelle comprenait les paroisses actuelles d’Ainay, Saint-François et Sainte-Croix, voyant le bien que faisait la société, demandèrent à en faire partie ; elles y furent admises avec approbation de l’autorité ecclésiastique donnée le 8 août 1681. À cette occasion, le 5 mars 1682, M. Perrachon, marquis de Saint-Maurice, voulut contribuer, par une rente annuelle de 47 livres, à l’entretien de la troisième sœur, à la condition qu’elle visiterait les pauvres de la paroisse Saint-Michel. Mais, en 1695, après quatorze ans d’union, les dames de Saint-Michel formèrent une société distincte, et établirent les Filles de la Charité dans leur paroisse. Ce fut le commencement de la Marmite actuelle transférée du 18 de la rue de la Charité, dans son local actuel, rue Auguste-Comte ; 27. À ce propos, on se demande souvent pourquoi ce terme de la Marmite appliqué à ce genre d’établissement : la raison en est simple, avant