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histoire des églises et chapelles de Lyon

chevêque Philippe de Savoie. L’inscription existait encore un xviie siècle, et Pernetti la rapporte : Tumulus famille Bollioud.

À côté des fantaisies que nous venons de rappeler, que sont les données de l’histoire ? Nulles, ou à peu près, il faut l’avouer. Dans un inventaire des reliques conservées à l’église Saint-Just, inventaire dressé vers le milieu du xiiie siècle, figurent des reliques de saint Péregrin, premier chapelain de l’église Saint-Pierre-le-Vieux, capellani primi ecclesie Sancti Petri Veteris Lugdunensis. Admettant cette mention avec les réserves qu’elle comporte, il faudrait donc placer à peu près à la même époque la construction de l’église et l’existence du saint prêtre lyonnais. Malheureusement la vie de ce dernier est aussi peu connue que l’histoire de l’église elle-même ; les Bollandistes, après avoir constaté le manque de documents, le font vivre au commencement du iiie siècle.

Saint-Pierre-le-Vieux en 1550, d’après le plan scénographique.

Même pour le moyen âge, les traces laissées par Saint-Pierre-le-Vieux sont insignifiantes. De l’absence presque complète de libéralités en sa faveur, on peut déduire que l’église n’avait alors qu’une importance bien secondaire. Une seule fois, au 28 mai, l’obituaire de Saint-Jean notant le décès de l’archiprêtre Pierre, peut-être Pierre de Briord, indique qu’il laissa à Saint-Pierre-le-Vieux unum tractorium. Il est juste d’observer toutefois que les libéralités, qui allaient en si grand nombre au chapelain de Saint-Romain, allaient aussi en un sens à Sainl-Pierre-le-Vieux, puisque ce chapelain assurait le service religieux des deux églises.

Il semble du reste qu’à cette époque elles ont fait l’une et l’autre partie intégrante d’une même organisation, Saint-Pierre-le-Vieux et son cimetière étant utilisés presque exclusivement pour les sépultures qui, on l’a vu, étaient interdites à Saint-Romain. De cette destination devait naître une conséquence, la construction à Saint-Pierre-le-Vieux de chapelles destinées par les familles notables à leur sépulture et la fondation de prébendes pour assurer le service de ces chapelles.

Dans son testament, en date du 1er juillet 1348, Guillaume de Montdidier, curé de Saint-Michel à Lyon, fait élection de sépulture dans le cimetière de Saint-Pierre-le-Vieux, « derrière la chapelle de la Sainte-Vierge ».

Un demi-siècle plus tard, ce même Guillaume de Rames qui édifiait à Saint-Romain une chapelle en l’honneur de Marie, en élevait une autre à Saint-Pierre-le-Vieux et la plaçait sous le double vocable de Notre-Dame et de saint Michel. Peu après, Pierre et Guillaume de Montpensier, tous deux panetiers, faisaient construire la chapelle Saint-Jacques et