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notre-dame de fourvière

soir du 8 décembre, les flammes de bengale embrasent son clocher de leurs feux verts et rouges, des lampes électriques dessinent le contour des deux édifices et on lit en lettres étincelantes la devise par excellence, résumé de la fête, des sentiments qu’elle inspire, des espérances qu’elle consacre :

lyon à marie

En épilogue de ce chapitre, dont l’importance excuserait la longueur, s’il était nécessaire, nous demandons d’ajouter la description de la basilique elle-même et l’explication du symbolisme de ses principales parties.

Le monument, suivant la tradition, est orienté ; son abside reçoit les premiers rayons du soleil.

La puissance est le caractère de son architecture extérieure. Quatre tours polygonales limitent l’enceinte, et déterminent l’énergique physionomie de la basilique. Les deux tours occidentales, sur la façade principale, encadrent un large portique couronné d’une galerie, que surmonte le fronton des grands combles. Quatre colonnes cannelées et polies supportent élégamment cette architecture. Ces beaux monolithes granitiques de huit mètres de hauteur se dressent sur des socles de même matière, enrichis de têtes de lions ; leurs chapiteaux en acanthes sont également fouillés dans le granit.

La galerie, superposée au porche, est décorée de huit anges-cariatides modelés par M. Millefaud.

Dans le fronton supérieur se déploie une composition monumentale qui ne mesure pas moins de 20 mètres de développement. Dans une niche centrale, à fond d’or, la Sainte-Vierge Protectrice est assise sur un trône : à ses pieds, le Lion, emblème de la cité, fier et tranquille se repose ; debout sur les genoux de la Divine Mère, l’Enfant Jésus étend ses petites mains pour accueillir et bénir les supplications adressées à Notre-Dame. À droite de la Vierge, le vœu de 1643, à gauche le vœu de 1870. Le premier de ces vœux est exprimé par le prévôt des marchands et les quatre échevins agenouillés et suppliants. Derrière eux, un pauvre pestiféré consolé par un ange caractérise la scène.

Pour rattacher à ces grands exemples du passé les nobles dévouements du présent, on a cherché à donner aux magistrats de 1643 les physionomies des présidents de la Commission de Fourvière depuis son origine : c’est d’abord Paul Brac de la Perrière qui offre l’écu d’or, puis, Alphonse de Boissieu qui tient dans ses mains le cierge votif, puis Prosper Dugas, puis Frapet, qui présidait la première séance en 1852, et enfin le sénateur Lucien Brun, successeur de Brac de la Perrière, et Président en exercice au moment où s’exécutait le bas-relief colossal. Un autre admirable ouvrier de Fourvière, qui ne pouvait être oublié dans cette glorieuse assemblée, se cache humblement dans le rôle du pestiféré, c’est Joannès Blanchon.

Le vœu de 1870 est exprimé par la série des archevêques de Lyon qui ont accordé leur haut patronage à l’œuvre de Fourvière. À l’extrémité de la composition un ange gardien défend une porte ouverte. Vient ensuite un groupe de deux figures, c’est le cardinal de Bonald, qui présente à la Sainte Vierge l’architecte de la basilique, Pierre