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confalons de saint-bonaventure

Les pénitents du Confalon portaient, dans les réunions à la chapelle et dans les processions au dehors, comme costume de cérémonie, une robe très ample surmontée d’un capuchon qui recouvrait la figure et où étaient ménagées seulement deux ouvertures pour les yeux. De la couleur de ce vêtement leur était venu le nom de pénitents blancs.

Le quartier des Cordeliers en 1710, d’après le plan de Sérancour.

En 1631, les pénitents du Confalon, qui jusque-là avaient reçu l’hospitalité des pères Cordeliers, résolurent de construire une chapelle mieux en rapport avec l’importance que leur compagnie avait acquise. Par acte passé en 1631, avec les Cordeliers, ils se firent céder sur la rue Bon Rencontre, qui limitait au couchant l’enceinte du couvent, une parcelle de jardin entre l’abside de la grande église et la chapelle Notre-Dame de Bon-Rencontre, celle-ci située à l’angle formé par la rue de ce nom et la rue du Port-Charlet, aujourd’hui rue Ferrandière. C’était l’emplacement de l’église primitive des Cordeliers, où saint Bonaventure avait été inhumé et d’où ses restes furent transportés, en 1434, dans la nouvelle église consacrée par l’archevêque Pierre de Savoye en 1329. Il est occupé aujourd’hui par l’îlot de l’hôtel Bayard. Le chevet de l’église est séparé de la rue Ferrandière par un espace de 50 mètres, sur lequel avait été construite la chapelle du Confalon, à la suite de l’église et, comme elle, orientée au midi.

Le 29 décembre 1631, Charles de Neuville, seigneur d’Halincourt, marquis de Villeroy, gouverneur pour le roi des provinces de Forez, Lyonnais et Beaujolais, posa la première pierre de la nouvelle chapelle et prit à sa charge une partie de la dépense. Il fit construire entièrement à ses frais le grand portail qui donnait accès de la rue Bon-Rencontre dans une avant-cour. Deux médailles, œuvres de Clément Gendre, artiste lyonnais, conservent la mémoire de cette libéralité. L’une porte l’effigie de Charles de Neuville et au revers l’Assomption de la Vierge. L’autre représente le portail édifié par le donateur et au revers une dédicace en latin en l’honneur de la mère de Dieu.

Le portail sur la rue était formé de deux pilastres en marbre rouge et noir, couronnés de frises, d’architraves et corniches, avec un fronton de marbre noir portant une inscription et les armes des Villeroy.

De l’avant-cour on pénétrait par un vaste perron de quatre marches, dans la chapelle,