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histoire des églises et chapelles de lyon

15 juillet 1878, par M. Richoud, vicaire général, que rattachaient à Saint-Bonaventure les plus chers souvenirs de son enfance et de son éducation cléricale, il ne cessa d’interrompre un labeur assidu et fructueux, que terrassé par la vieillesse et la maladie, qui l’obligèrent à démissionner, à la fin de l’année 1902. S’il batailla ferme, pour repousser des empiétements qu’il jugeait contraires à l’équité, il employa une activité non moins louable, à imiter les exemples, qui lui avaient été légués, à développer la beauté de l’édifice matériel confié, entre ses mains, à son goût et à son zèle. Examinons ce qu’il entreprit, ce qu’il créa ou bien ce qu’il restaura ; le récit de ses luttes et de ses déboires viendra en second lieu.

Un de ses soucis, qui précéda les autres, fut de se débarrasser de dettes et d’emprunts antérieurs. Depuis longtemps, le conseil de fabrique, dont plusieurs membres étaient cependant gens d’affaires consommés, se débattait contre l’insuffisance de ses recettes, en regard des dépenses indispensables, où l’engageait l’entretien coûteux d’un monument, tel que les Cordeliers. On avait un peu épuisé les divers moyens de se procurer de l’argent, souscriptions, quêtes, émissions de bons remboursables, etc. Les recettes du casuel baissaient notablement, avec la diminution du chiffre de la population, émigrant aux Brotteaux ou à la Guillotière, qui traversait l’eau, comme on disait. Un stock de factures en retard alourdissait le budget courant. M. Méchin paya 6.000 francs pour le calorifère, récemment construit ; 5.000 francs pour les tambours des portes, 2.200 francs pour réparations à la terrasse de l’école. De ses deniers et de ceux de MM. les vicaires, il offrit les candélabres de cuivre des piliers ; il entreprit de renouveler les confessionnaux : il en commanda cinq, le dernier placé en 1888 : le coût de chacun lui revint à 2.000 francs. Il eut aussi à traiter et à trancher une question, pendante depuis quinze ans environ, à propos des vitraux de la chapelle de la Sainte Vierge. À la mort de M. Henri Aynard, dont les services, en qualité de Président du Conseil de Fabrique, avaient été inappréciables et de tous les instants, sa veuve avait annoncé que le défunt avait disposé d’une somme de 4.000 francs, en faveur de l’église, et que chacun de ses enfants, « en souvenir de leur père bien aimé », y ajoutait 1.000 francs ; ce qui portait le don à 9.000 francs. Seulement, Mme Aynard ajoutait, dans sa lettre, que, selon la pensée de son mari, cet argent était réservé aux réparations, et elle prévenait qu’elle avait l’intention de le garder, à part elle, en acquittant les intérêts, jusqu’à ce que l’emploi en fût déterminé et rempli. On agréa ses propositions et on apprit, en janvier 1869, que, d’accord avec elle, M. Merley avait commandé les trois vitraux de la Sainte Vierge. Le choix de l’artiste était excellent ; on s’était adressé à Steinheil, l’auteur des vitraux de Saint-Joseph, et on espérait posséder comme pendant à ceux-ci, une œuvre aussi originale, aussi parfaite de dessin et de coloris. Six mois après, rien n’était encore arrêté ; Steinheil et son associé se séparèrent, pour des causes qui m’échappent : on résilia les engagements, conclus avec le premier entrepreneur principal, et on les reprit avec le second, M. Coffetier, qui fixait le prix à 360 francs le mètre carré. Le siège de Paris ruina le maître-verrier et dévasta son atelier ; sous ce prétexte, il tâcha d’expliquer son manque de parole et promit enfin, pour juin 1875, d’exécuter au moins une partie de la commande. La Saint-Jean et Noël se passèrent, sans