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saint-bonaventure

avait précédés. Pourquoi la maladie fondit-elle trop tôt sur cet apôtre ? pourquoi, cinq ans durant, le força-t-elle à des ménagements et à des périodes de silence, qui l’affligeaient plus sensiblement que la foule privée de l’entendre ?

Autel et retable de la chapelle de la Vierge.

Nous ne décrirons pas longuement l’autel avec le retable qui le surmonte, l’un et l’autre en pierre blanche, tels que les admirent tous les visiteurs. Le morceau se dresse et se développe en un saisissant effet, et la reproduction, que nos lecteurs en ont sous les yeux, leur permet d’en suivre les belles lignes ajourées, d’en deviner le fouillé, de le rapprocher de ce que le plus svelte gothique allemand a produit de plus patient et de plus merveilleux. Il est comparable à un vaste triptyque déployé, formé d’une partie centrale et de ses deux volets. Le bas-relief du tombeau renferme la scène du trépas de Marie. La Vierge repose sur le lit, où elle a rendu le dernier soupir ; autour d’elle, les apôtres, debout et silencieux, cherchent le mot de l’énigme de ce douloureux mystère, qui leur ravit la mère de leur Maître ressuscité. Levons les yeux et nous apercevrons celle que l’on pleure ici-bas, rayonnante de gloire, entrant dans le royaume de son immortalité ; son corps est si léger que les anges, qui l’emportent, le soutiennent, presque sans le toucher, et son front