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propos de consulter là-dessus le conseil général de la commune qui se trouve en session, vous en auriez probablement un avis favorable.

« Vous prendrez à ce sujet la mesure que votre sagesse vous dictera, mais je ne peux que mettre un intérêt bien essentiel, pour la religion et le soulagement des habitants du second arrondissement, dans la concession de l’église, dont il s’agit. Il suffirait d’ailleurs qu’elle fût accordée pour le temps où l’on aurait pu la remplacer pour le service de la halle. »

Malgré la solidité de ces raisons, la question ne fut pas tranchée, et Mgr Fesch, après la prise de possession de son siège, eut à la traiter avec le successeur de M. Najac, à la Préfecture du Rhône, M. Bureau de Puzy. Il ne triompha pas tout de suite des objections sérieuses, qui avaient déterminé le précédent refus.

Jacques Quillot, Cordelier de Saint-Bonaventure, provincial des Frères mineurs.

L’église des Cordeliers, lui répondait le chef de l’administration départementale, le 27 janvier 1803, est entièrement dénaturée ; elle sert de halle aux grains, elle exigerait d’ailleurs des dépenses considérables. Il proposait en échange l’église du Lycée, l’abandonnant complètement au clergé et aux fidèles, les tribunes seules réservées aux professeurs et aux élèves.

La situation des finances de la ville rendait cette combinaison indispensable ; n’obligeait-elle pas à différer toute sorte de dépenses, puisqu’on était forcé de retarder l’indemnité aux propriétaires de Bourgneuf, malgré que plusieurs d’entre eux fussent dans la misère et eussent recours au bureau de bienfaisance.

Mais il n’entrait pas dans le tempérament du cardinal Fesch de renoncer facilement à une décision qu’il avait arrêtée : le 29 pluviôse (18 février), il transmettait au Préfet l’avis pur et simple qu’il venait d’ériger Saint-Bonaventure en succursale ; il réclamait, en même temps, que l’église et ses dépendances fussent mises à sa disposition et des ordres envoyés pour transporter la halle dans un autre édifice. Le gouvernement consulté, sur les instances de Portalis, ministre des cultes, et après une pétition pressante du curé, en quête d’un local pour assembler ses paroissiens, crut bon de céder et, le 4 germinal an XI (25 mars 1803), l’arrêté, qui restituait ce vieux monument franciscain au culte catholique, était signé et affiché. Il convient d’en reproduire les principaux articles :

Art. Ier.

L’église, dite des Cordeliers de Saint-Bonaventure, ensemble les chapelles, qui en dépendent, et les petits édifices, adossés à la dite église et occupant le terrain entre les contreforts, lesquels n’ont pas été aliénés, seront remis à la disposition de Mgr le cardinal archevêque de Lyon.

Art. II.

Le Maire de la division du Midi est autorisé à prendre les dispositions nécessaires, pour faire transporter la halle au blé, dans l’ancienne cour du cloître des Jacobins, ou dans tout