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jaune et d’un manteau bleu ; elle reçoit la visite de la Vierge Marie représentée très jeune. Au fond, saint Joachim contemple cette scène, et saint Joseph se lient au premier plan près de l’âne légendaire.

CINQ-PLAIES

M. l’abbé Adrien Colomb de Gast, ami du bienheureux curé d’Ars, fonda, en 1843, l’association des Cinq-Plaies. Celle-ci, d’abord approuvée parle cardinal de Bonald, fut érigée en archiconfrérie, le 16 mars 1875. « Dans l’intervalle, en 1857, raconte M. Fournier, quelques associées s’étaient réunies en communauté religieuse, laquelle, sous Mgr Caverol, le 29 avril 1880, fui rattachée à l’ordre Saint-Augustin. Les Dévouées, comme elles s’appelaient, devinrent alors chanoinesses régulières ; elles en adoptèrent le costume, les constitutions et la règle. Mais elles restèrent les propagatrices du culte des Cinq-Plaies de Notre-Seigneur, celle dévotion si répandue autrefois en Europe qu’on la retrouve dans les contrées les plus éloignées. En Pologne, à Cracovie, il existe notamment une confrérie des Cinq-Plaies qui est précisément établie dans l’église des chanoines réguliers de Saint-Augustin de Saint-Jean de Latran. Les religieuses des Cinq-Plaies ont occupé, jusqu’en 1902, une vaste maison dite Maison de l’enfance, sise 67, rue de l’Enfance, à la Croix-Rousse. C’était, autrefois, « un asile de femmes aliénées tenu, à partir de 1746, par les sœurs Saint-Charles qui y dirigeaient aussi un pensionnat dans un corps de logis séparé, et y avaient une annexe servant de retraite aux religieuses que l’âge ou les infirmités contraignaient au repos. C’est cette maison qui a donné son nom à la rue. Depuis la Révolution elle avait successivement appartenu à différents propriétaires et, en dernier lieu, en 1840, elle avait été occupée par les Dames de Nazareth qui, plus tard, se transportèrent à Oullins », comme on l’a dit dans la notice sur les sœurs des Sacrés-Cœurs de Larajasse.

L’association des Cinq-Plaies fut installée, à Noël 1856, dans la chapelle de la rue de l’Enfance. Celle-ci « n’offre à l’extérieur rien qui mérite d’arrêter le regard. Elle fut agrandie et restaurée, vers 1873, par un chanoine régulier, Dom Marie-Augustin Delaroche, frère de M. le curé d’Ainay actuel. Elle est, à l’intérieur, avec sa voûte entièrement en charpente et ses anges aux retombées d’arc, d’une architecture très originale, originalité qui se retrouve presque identique dans la chapelle des Dames Dominicaines d’Oullins, œuvre d’ailleurs du même religieux ». À l’intérieur du sanctuaire les murailles sont, en partie, couvertes d’ex-votos, souvenir de guérison et de grâces obtenues.

La congrégation, à la suite des lois sur les communautés religieuses, s’est transportée en Italie, et elle possède d’importantes maisons au Canada.